Haïti 2009/2011
Je suis allée deux fois en Haïti, en 2009, a Cap-Haïtien, puis en 2011 à Port-au-Prince, après le tremblement de terre.
Je suis arrivée dans le même avion que Duvalier. Des émeutes ont commencé à l’aéroport puis ont continué quelques jours après dans la capitale.
Port-au-Prince a été pour moi un choc visuel très fort. J’ai voulu me fondre dans la ville, m’éloigner du cirque médiatique dont le retour de Duvalier faisait l’objet.
Avec mon Leica j’ai circulé plus discrètement dans les rues, j’ai capté les couleurs, l’art mural des enseignes peintes à la main et surtout les signes sur les murs qui sont comme des puzzles de mots et de slogans personnels et politiques,
Les élections approchaient : on pouvait lire les noms des différents candidats mélangés au fatras général des marchands ambulants appuyés le long des murs,
Les mots sur les murs laissaient percevoir la rage d’un peuple contre son gouvernement, contre l’omniprésence des O.N.G. et des Casques Bleus, mais aussi un regard poétique et drôle sur le monde.La ville détruite par le tremblement de terre m’est apparue comme une oeuvre surréaliste, créée par les gens qui l’habitent et qui possèdent un sens inné de la survie au milieu du chaos.