El Pastor y los pelos duros, Ciudad Juarez 2011

Mon travail sur la frontière mexicaine et américaine que je poursuis depuis 2009 m’a conduite à El paso puis à Ciudad Juarez en septembre 2011. C’est là que, grâce à l’écrivain Charles Bowden, j’ai rencontré le Pasteur Antonio Galvan.
Je suis allée le voir dans son Institut, sa congrégation dont il dit lui même qu’il faut être fou pour en faire partie.
C’est un endroit hors du temps construit au milieu du désert à quelques kilomètres de la ville,
De loin, je vois marcher le Pasteur et ses fous, “los pelos duros”. Il est en tête de la troupe, cape et bâton de berger en main et tous les patients de l’Institut le suivent en file indienne ; c’est comme une procession, une vision biblique, assez inoubliable.
Le Pasteur les promène tous les jours afin de leur faire faire un peu d’exercice. Il s’en occupe comme de ses enfants, dans ce lieu qu’il a construit de ses mains et qui ne reçoit aucune aide du gouvernement. Personnage truculent et atypique, il est un “survivant” qui aime raconter sa vie passée, et les excès qui l’ont amené à vivre dans la rue, tout comme ses fous dont il connait si bien le désespoir et les traumatismes.
Dans ce lieu qui est aussi un refuge, le Pasteur aime peindre sa ville, ses visions, qu’il représente de façon naïve et singulière, le plus souvent des scènes symboliques qui représentent un pays déchiré par la violence et la corruption.

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